Le titre est provocateur est pour cause. Il y a les règles (déontologiques) et la réalité.

Rappelons le principe émanant de l’article 10.5 du RIN (règlement intérieur national) applicable à la profession d’avocat : Avant de « publier » votre nouveau site internet sur la toile, vous devez le soumettre pour validation au service déontologique de l’Ordre auquel vous appartenez.

Ce dernier est censé valider :

  • le nom de domaine (généralement votre nom suivi ou précédé du terme « avocat » ou le nom de votre cabinet suivi ou précédé du terme « avocats » dès lors que vous êtes plusieurs), 
  • certaines mentions du site web (comme par exemple les « mentions légales » que sont « la dénomination et la raison sociale du cabinet, l’adresse du cabinet principal et le numéro d’inscription au registre du commerce et des sociétés (quand cette inscription est requise), les coordonnées postales, téléphoniques et électroniques du cabinet, les nom et coordonnées du directeur de publication du site, les nom, raison sociale, adresse et numéro de téléphone de l’hébergeur du site » – Vade-mecum La communication des avocats – 2020).

Si tout va bien, vous devriez recevoir un courrier de validation.

Quid si votre dossier « traîne » un peu ? Les avocats doivent-ils s’empêcher de publier leur site et ainsi commencer à drainer de la clientèle et faire du chiffre ?

En pratique, sachez que tous les avocats ne respectent pas à la lettre cette obligation de validation a priori de leur site web, et pour cause ! Leur site est généralement finalisé peu de jours avant la communication de lancement ! Il est donc urgent pour eux de publier le site au risque de ne pas être trouvés par les clients lorsque ceux-ci entendront parler de leur nouveau cabinet. N’oublions pas aussi que certains Barreaux sont bien plus « chargés » que d’autres et imposent des délais parfois trop longs.

Cela ne veut pas dire que leur site web n’est à 100% conforme aux règles déontologiques. Cela veut juste dire que les règles déontologiques ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité des choses.

L’astuce ?

N’attendez pas la finalisation totale du site pour le soumettre à l’Ordre.

Dés le dépôt de votre nom de domaine à l’INPI et la remise par votre développeur d’une première maquette, travaillez sur les mentions légales et transmettez votre site à l’Ordre.

Mon avis ?

Un contrôle de l’Ordre a posteriori serait plus cohérent avec l’esprit de la dernière réforme du RIN tendant à autoriser largement les avocats à faire de la publicité (sans contrôle a priori).