Quelles sont toutes les étapes de la création d’un cabinet d’avocats ? Par où commencer ? En fonction de quoi ? Combien de temps dois-je y consacrer ? 

Monter son cabinet d’avocats peut parfois (toujours ?) ressembler au parcours du combattant.

On ne va pas se mentir, il est probable que vous terminiez “un peu fatigués” de cette expédition.

Néanmoins, l’excitation et la fierté d’avoir construit quelque chose de grand vous permettront de profiter pleinement de “l’appel d’air” propre à toute création de cabinet. 

Alors courage !

1. Est-il si difficile de monter son cabinet d’avocats ?

Chaque semaine les journaux spécialisés vous annoncent la création d’un nouveau cabinet.  Alors, est-ce vraiment si difficile de monter son cabinet ?

La réponse (de normand) est : cela dépend. 

Cela dépend en réalité de votre situation d’origine et de votre « projet cabinet” (j’entends par là, ce que vous voulez en faire).

Pour faire simple, il sera toujours plus facile pour 2 avocats exerçant à titre individuel de créer leur propre cabinet que pour 2 avocats associés exerçant au sein d’un cabinet d’avocats. Préavis, procédure de sortie, ré-attribution des clients/dossiers et locaux obligent.

Pour identifier le niveau de complexité attendu de votre projet de création de cabinet, il convient de passer en revue les éléments suivants : 

  • Quel est le contexte prévisionnel de votre départ d’un point de vue réglementaire, contractuel et déontologique ?
  • Quel est le nombre d’avocats concernés par le nouveau projet ? 
  • A quelle étape de la réflexion du “projet cabinet” en êtes-vous ?
  • Quelle charge de travail allez-vous devoir gérer pendant la “période de création” ?
  • Quel niveau de facturation devez-vous générer au regard de vos charges et de votre niveau de vie ?
  • Souhaitez-vous créer une « simple » structure juridique ou une marque à développer et à transmettre à vos futurs associés ?

Cette première analyse vous permettra d’en savoir un peu plus sur les différentes étapes à franchir. 

2. En quoi est-il difficile de monter son cabinet d’avocats ?

Il existe deux niveaux de difficultés à mon sens. Le premier est que les informations utiles à la création d’un cabinet d’avocats sont disponibles mais éparpillées. Vous les trouverez en cherchant sur le web (en tapant les mots clés habituels « création cabinet avocats » par exemple) mais il va falloir parcourir de nombreux sites pour avoir une vision globale de tout ce qu’il faut faire pour monter son cabinet d’avocats.

Vous tomberez sur :   

  • des sites qui vous proposeront de faire vos formalités comptables et administratives,
  • des articles qui vous aiguilleront sur votre stratégie commerciale,
  • des guides qui listeront l’ensemble des formes sociales possibles,
  • des webinaires d’avocats qui expliqueront comment ils en sont venus à “monter leur cabinet”.

Le deuxième niveau de difficulté se situe dans le fait que les informations disponibles ne sont pas toujours adaptées à votre situation spécifique (et c’est normal). Ainsi, elles ne vous aideront que partiellement à construire votre propre road map.

3. Par où commencer quand on veut monter son cabinet d’avocats ?

Je préconise de répondre d’abord aux 3 questions suivantes, à la lumière de votre propre parcours : 

  • Pourquoi voulez-vous monter votre cabinet d’avocats ?
  • Avec qui allez-vous monter votre cabinet ?
  • Quand voulez-vous “lancer” votre cabinet ?

Il conviendra de se poser une 4ème et dernière question : “Comment allez-vous monter votre cabinet ?”. La réponse correspondra justement à votre road map

Etape 1 – Pourquoi voulez-vous créer votre cabinet d’avocats ? 

Il est indispensable de vous poser cette question avant même de “bouger le petit doigt”. Il faut vous assurer que la création d’un cabinet corresponde bien à ce dont vous avez besoin et non à une volonté de “fuir” ou “rompre” avec une situation actuelle que vous jugez insatisfaisante. 

A la question du “Pourquoi voulez-vous créer votre cabinet d’avocats ?”, on connait le traditionnel “Pour dire merde” (qui au passage fait du bien) mais aussi “Pour tuer le père”, “Pour faire quelque chose de fou”, “Pour relever un défi”, “Pour montrer que je suis capable”, “Pour faire ce que je veux”, “Pour gagner beaucoup plus”, “Pour être chez moi”. 

Il existe des traits communs à tous les créateurs de cabinets : 

  • l’envie de liberté : liberté de prendre tel ou tel dossier, liberté de travailler d’où l’on veut, liberté de communiquer d’une certaine manière, liberté de mener telle stratégie de développement.
  • l’envie de créer : créer un cabinet à son image, créer pour transmettre, créer pour assouvir un besoin de créativité. 

La question du “Pourquoi” est donc intéressante à se poser pour valider ses attentes vis-à-vis du futur cabinet et l’organiser en conséquence (règles de gouvernance, business model, stratégie de développement).

Etape 2 : Avec qui allez-vous monter votre cabinet d’avocats ?

Il s’agit ici de valider que vous partagez votre projet avec les bonnes personnes

Comme pour la question du “Pourquoi”, la question du “Avec qui” est une question à aborder en amont. 

En effet, même avec un nom de cabinet parfaitement choisi, un logo magnifique, un web ultra performant et un positionnement commercial bien aiguisé, si vous n’êtes pas entouré(e)s des bonnes personnes, l’histoire s’arrêtera très vite et dans des conditions probablement conflictuelles.

Ce point correspond donc à ce que j’appelle un potentiel “NO GO”. Il convient de l’évacuer le plus vite possible dans la vie du projet (même si, on le sait, les frictions peuvent survenir à tout moment !).

Revenons un peu en arrière sur le choix de ses associés. Lorsque l’on décide de monter son cabinet, on a généralement déjà trouvé ses associés. Mais après tout, comment les a-t-on trouvés ?  Il n’existe pas de système miracle permettant aux avocats de trouver leurs associés grâce à un algorithme de “matching” qui identifie votre associé idéal sur la base d’une analyse du positionnement commercial, des compétences, des attentes. Ainsi, les associations sont principalement des histoires de rencontres : une amitié ancienne, un confrère rencontré sur un dossier, un associé de votre cabinet actuel qui a envie d’en partir aussi, etc. 

Mais comment savoir si la personne que l’on a rencontrée et avec qui l’on projette de s’associer est la bonne ? 

Comme évoqué dans un précédent article (Comment bien choisir ses associés ?), il s’agit de lui poser (et de se poser) les “bonnes questions”. Toutes ne sont pas simples à exprimer, vous pouvez donc les formuler comme vous voulez.

En voici quelques exemples : « Pour quelles raisons voulez-vous partir de votre cabinet actuel ? Quelles mesures mettriez-vous en place pour éviter les mêmes écueils dans votre propre cabinet ? Pourquoi créer un cabinet au lieu de chercher une autre association ? Quelles sont les caractéristiques du parfait associé selon vous ? Que fuyez-vous chez un associé ? Que pouvez-vous apporter concrètement au projet ? Pourquoi avez-vous besoin de moi sur le projet ? ».

Étape 3 – Quand allez-vous lancer votre cabinet ?

Il s’agit ici d’élaborer un rétroplanning en fonction des différents délais réglementaires, contractuels et déontologiques. 

Pour ce faire, il convient d’identifier la durée de votre préavis et, le cas échéant, la procédure interne à respecter pour partir du cabinet (cela ne concerne que les avocats qui sont déjà associés et cela dépend de la forme sociale du cabinet)

Il convient également de mener une petite enquête sur les précédents départs. Y-a-t-il eu un conflit ? Si oui, sur quels aspects ? Comment cela s’est-il terminé ? Combien de temps cela a-t-il prit ?

Les sujets habituels de friction portent sur le fait même de démissionner (sujet d’égo), sur la diminution du préavis, sur la paternité de certains clients, sur la facturation pendant la période de préavis et enfin sur le départ concomitant de certains collaborateurs. En cas de conflit, il est indispensable de se faire accompagner par certains confrères qui en ont fait leur cœur de métier comme, par exemple, le cabinet LIBRATO !

Il convient enfin d’identifier tous vos besoins prévisionnels (voir ci-dessous), étant précisé que les prestataires qui répondront à vos besoins vous imposeront un délai pour la réalisation de leur mission, délai dont il faudra tenir compte pour élaborer votre rétroplanning. 

Ainsi :

  • Voulez-vous un « site vitrine » sur wordpress qui assurera votre présence sur le web en moins d’un mois ou un site plus développé intégrant un portail clients et un espace de visioconférence intégré qui nécessitera un délai de développement allant entre 2 à 4 mois ?
  • Avez vous besoin d’un « logo signature » (votre nom sous forme de logo) et d’une charte graphique “simple et efficace” disponibles en 2 semaines ou quelque chose de plus fouillé pour marquer votre différence et qui requerra environ 2 mois de travail ?
  • Avez-vous besoin d’acheter vos locaux, de les louer, de trouver une simple domiciliation ?
  • Avez vous besoin de collaborateurs ? quand ? combien ? quels profils ?
  • Avez-vous besoin des conseils de vos confrères spécialisés dans le choix de la forme sociale et les différents montages possibles pour optimiser vos flux financiers ou préférez-vous vous lancer seul dans les formalités de constitution ?
  • Avez vous besoin d’un financement externe pour financer l’ensemble de vos besoins ou allez-vous financer votre installation en fonds propres ?

Bref, vous l’aurez compris, une fois que vos besoins et les différents délais applicables auront été identifiés, votre road map pourra être élaborée sur de bases solides.

So ?

Monter son cabinet n’est pas de tout repos. Cela nécessite de se positionner en amont sur un certain nombre de problématiques tout en gardant le nez dans ses dossiers actuels. Il est possible de procéder avec méthode pour maîtriser son environnement, les aléas propres à tout projet et son calendrier de lancement. WHITE PEACOCK accompagne les avocats de A à Z dans la création de leur cabinet

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